Deux américains à Paris
- Angélique Provost
- 12 mars
- 1 min de lecture
Ils sont à Paris pour quelques heures encore, juste assez pour goûter à la lumière particulière des lieux, se glisser dans l’ombre douce d’un appartement haussmannien du 8ème. Elle, dans sa robe noire et longue, s’abandonne à la lumière qui se glisse entre les rideaux, sa silhouette flirtant avec le soleil d'hiver. Lui, veste entrouverte, un sourire qui naît dans l’air, comme s'il savait quelque chose qu'on ignore. Il y a ce piano, silencieux, qui attend. Il y a les couloirs étroits où l’on se perd sans regret, et cette table dressée comme une pièce centrale d'un film de Wes Anderson. Et puis le grand escalier de l'immeuble centenaire qui avale les escapades avec un appétit féroce.
Et puis, la ville les appelle. La pierre glacée des escaliers de la Madeleine, les pavés lisses de la place Vendôme, l’ombre tranquille des Tuileries. Paris, indolent, s’étire à leurs pieds, comme une promesse tenue. Un pont leur offre avec complicité l'opportunité de rejoindre la rive gauche, la Seine qui glisse en silence, une main qui s’effleure. Le dernier acte est toujours évident : une table de café, sa rondeur infinie, luisant écho des tasses qu'elle supporte, sent bon les miettes d’un croissant oublié. Le monde s’efface, il n'existe plus que Paris: celui des livres, des cinémas, des chansons... il existe.
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