top of page
Rechercher

Un mariage au coeur de la mystérieuse Écosse : Un matin au château de Drumtochty


Il y a ce silence du matin qui précède tout. Celui des grands jours, suspendu, avant que la journée ne s’empare de lui. Au château de Drumtochty, il est encore tôt. La brume enlace les pierres grises, elle s’attarde, joueuse, comme une présence insaisissable. Peut-être qu’elle murmure encore avec les esprits de la nuit, ces fantômes discrets de la vieille Écosse qui cèdent la place aux vivants que le soleil, même voilé, parait.

Je déambule dans les salons, lourds de velours et d’ombres, imaginant les chuchotements d’un autre siècle. Un plancher craque, une tenture frissonne. Tout semble en attente. Puis un son monte, profond et vibrant, comme venu d’un autre temps. James et sa cornemuse, approchent. Le souffle de son instrument déchire doucement le silence et, peu à peu, le château s’éveille.



Derrière les fenêtres, des silhouettes émergent, encore floues, entre nuit et jour, entre songes et réalité. Une main écarte un rideau, un visage s’y attarde. Dans quelques heures, ils seront tous là, au cœur de la fête, mais pour l’instant, ils goûtent encore aux derniers instants de l’intimité du matin.

En bas, devant le château, on se retrouve. Les premiers rires percent l’air humide, les épaules frissonnent sous la laine. On partage des fish & chips, brûlants, en soufflant sur la vapeur. Une cigarette s’allume, et la fumée se mêle à la brume, volutes inséparables. On pourrait presque s’y abandonner, s’y fondre, disparaître un instant avant que la lumière d'un hypothétique soleil n'efface tout.




Puis l’heure sonne, feutrée, presque impalpable. Il faut y aller. Là-haut, dans une chambre où le silence s’accroche encore aux draps froissés, la robe attend. Les chaussures, les gants, le kilt. Il y a un frisson, ce tremblement doux de l’instant où l’on sait qu’on s’apprête à devenir autre. Le moment de basculer dans l’histoire, de devenir personnage principal.

Les pas résonnent dans les couloirs. La porte s’ouvre, l’air vif s’engouffre. La brume s’efface peu à peu sous les ronronnement d'un moteur qui attend, patient. Il est temps de partir, de rejoindre Saint Palladius Church, et de laisser le château refermer doucement ses mystères derrière nous: lui aussi doit se préparer pour la suite de la journée...






 
 
 

Comments


bottom of page